vendredi 27 novembre 2009

donne un titre à la nuit
lit ton coeur sur le rasoir du temps

jeudi 26 novembre 2009

"il faut une langue à notre espoir puisque notre désespoir est en passe de tout dévorer"
Joël Vernet

mardi 24 novembre 2009

l'idéal ne s'invente pas, on doit le laisser venir à nous, se créer seul. l'idéal est dans l'autre, on ne le choisit pas

lundi 23 novembre 2009

le ruban blanc


Un village protestant de l'Allemagne du Nord à la veille de la Première Guerre mondiale (1913/1914). L'histoire d'enfants et d'adolescents d'une chorale dirigée par l'instituteur du village et celle de leurs familles : le baron, le régisseur du domaine, le pasteur, le médecin, la sage-femme, les paysans... D'étranges accidents surviennent et prennent peu à peu le caractère d'un rituel punitif. Qui se cache derrière tout cela ?
On est subjugué par le détachement avec lequel Haneke arrive à nous captiver, a nous troubler et faire admirer son oeuvre qui est une de ses plus accomplie. Ils ont de quoi les détester leurs parents ces enfants! c'est à travers leur comportement que l'on suit la naissance du mal, "le diable en culottes courtes", toutes ces vies ultra réglées, tout cette froideur sentimentale (haneke avait déjà appelé ses trois premier films: trilogie de la glaciation émotionnelle) Il n'y a pas de sentiments dans ce village, pas de sensibilité, excepté pour le personnage de l'instituteur dont les intentions amoureuses restes étranges. Si il y a bien présence d'un sentiment c'est la haine, mais il se cache profondément dans les jeunes coeurs qui ne vont pas se rendre compte de la tournure tragique que prendront les événements. pour parler de la maîtrise techniques du film, on ne peut que la vanter, noir et blanc sublime et plans séquences débordants de réalisme et de vérité malgré leur lenteur. La précision de la mise en scène sert le scénario ambiguë du film et lui donne une dimension presque irréelle. on se souviendra longtemps de toutes ces têtes innocentes qui cherchent désespérément à tirer leur épingle du jeu de violence et d'aliénation mentale dont font preuves leurs aînés

la jeune fille aux cheveux de lin

La jeune fille aux cheveux de lin a vu la mer,
Elle l’a d’abord regardé, écouté,
Elle a entendu sa voix, mais n’est pas restée
La jeune fille aux cheveux de lin a vu la montagne,
En s’y approchant d’un temps,
Ce dernier lui fut pris, elle s’en est allée
La jeune fille aux cheveux de lin a vu le ciel
Sa transparence par au-dessus
Par-delà ces dessins, d’enfants en fleur,
Tu découvres à présent, une beauté terrible
Sublimant avec mensonge, le rêve innocent,
Du fond des yeux de cette enfant,
Cette petite fille aux yeux d’ailleurs.

la danse de puck

Il danse, il ne s’arrêtera pas
Il danse, il danse il ne chante pas
Son pas est fin léger
Il se voit et se contemple
Il se laisse porter à travers
Les vents et les parfums
Qui tournent dans l’air du soir
Il continue, aucune trêve,
Se trouvant dans le noir,
Il ne s’arrêtera pas.
Tout n’est que mouvement,
Tout n’est qu’ébauche,
Croquis du dernier pas
Scellant à jamais, le sol et son esclave
Le danseur et sa musique.

la vallée des vents

Il est un lieu, qui ressemble à la mer, mais c’est une vallée
Il y est de ces ormes et de ces cerisiers,
Qui y dorment en ces nuits d’été.

Ici se rencontrent les vents, ici se croisent les nuages,
Il fut un temps où de peur, on se cachait.
Aujourd’hui il n’y a plus rien, laissant au vent
Une aire de plus, à dévorer lentement.

Ici, personne n’est, tout n’est que lacs et forêts
Des tombes de granit sombrent au fond d’une rivière.
Des icônes de bois avalent les années.

Cet endroit essoufflé, fatigué par le temps
Est bercé par les alizés, et entretenu par sa mémoire.
Rien n’y est resté, tout en est parti
De vieux esprits s’y croisent, ni fiers, ni sans espoir.

On s’y arrête rarement, mais ici,
En cette vallée des vents,
Persiste cette plénitude qui fait d’elle,
Une déesse des monts, un dieu des forêts.










Laissons la parole au realisateur le plus intello-esthetisant du 7e art. "Le modele de l'histoire est la tragedie classique de la vengeance, avec un accent mis sur les fonctions du corps humain: manger, boire, defequer, copuler, roter, vomir, se devetir, saigner... Le titre du film suggere son intrigue: une liste de quatre personnages formant l'eternel triangle amoureux avec le cuisinier dans le role de l'outsider. Le film s'articule autour du voleur, incarnation parfaite du mechant. Il ne possede aucune qualite." Un film sordide, un film dérangeant qui donne au mot trash tout son sens. véritable mise en abîme des fonctions du corps humain, le film de Greenaway qui comme chacune de ses oeuvres est un délirs baroque visuelle et possède une mise en scène à la fois cinématographique picturale mais aussi théâtrale. toute cette splendeur visuelle dans les décors et costumes, cette splendeur qui est également sonore (très belle musique de michael Nyman), s'articule autour d'un triangle amoureux d'apparence classique sous l'oeil indulgent du cuisinier, excellemment interprété par Richard Borhinger. C'est un film oeuvre d'art qui pose néanmoins des questions troublantes sur les sens et le fait de manger. Michael Gambon ans le rôle du "voleur" atteint des sommets d'interprétation. Film outrancier, sordide, beau visuellement mais sa beauté n'a d'égale que son horreur, car greenaway a quand même, par souci de rendre son film plus fort et intense, souligner la cruauté de certaines scènes. pour finir ce chef d'oeuvre, il y a cette scène, la dernière, la meilleure, celle qui après laquelle le spectateur se dit: "je n'ai plus faim, mais qu'est ce que j'ai bien mangé"